04 février 2019

Maladie d’Alzheimer : des cibles thérapeutiques potentielles identifiées

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En résumé

Cette découverte a été réalisée par Ronald Melki et son équipe «Repliement et agrégation des protéines dans les maladies neurodégénératives» à l'Institut François Jacob du CEA et au Laboratoire des Maladies Neurodégénératives du CNRS, en association avec d'autres chercheurs français.

350 000 €

Financement accordé à Ronald Melki dans le cadre d'un projet d'équipe en 2016 et qui a contribué à l'obtention de ce résultat.

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable qui fait l'objet de nombreuses recherches pour mettre au point des traitements efficaces.

Les chercheurs s'intéressent à la propagation d'agrégats d'une protéine sous forme anormale dans les neurones, qui participe au développement de la maladie.

Ils ont découvert des molécules présentes à la surface des neurones sains sur lesquelles ces agrégats se fixent : sont-elles de futures cibles thérapeutiques ?

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En détails

Alzheimer : une question de santé publique

Avec l'allongement de la durée de vie de la population, vaincre la maladie d'Alzheimer reste un enjeu crucial pour les années à venir. Cette pathologie reste encore et toujours en tête du palmarès des maladies neurodégénératives les plus fréquentes en France. Ainsi, 900 000 personnes sont touchées dans l'hexagone.

La maladie d'Alzheimer représente également la 4e cause de mortalité en France. Développer des moyens de contrer cette pathologie est donc au centre des préoccupations des chercheurs.

Ces derniers avancent en ce sens, en témoignent les récentes découvertes mises au jour par un groupe de chercheurs français.

Lors de la maladie d'Alzheimer, les neurones cérébraux dégénèrent puis meurent.

Deux types de lésions sont observés dans le cerveau des patients : une agrégation de molécules appelées peptides ß-amyloïdes et une accumulation de protéines que le patient produit dans une forme anormale, les protéines Tau.

Ce sont ces agrégats de molécules qui, en se propageant de proche en proche entre neurones adjacents, contribueraient à la progression de la pathologie.

Cela explique pourquoi la recherche s'intéresse de près à la formation de ces agrégats, à leur impact et à leur propagation cérébrale afin de développer de nouvelles approches thérapeutiques.

Ainsi, les équipes se sont plus particulièrement penchées sur le mécanisme de propagation de proche en proche des protéines Tau anormales, et a mis en évidence un mécanisme encore méconnu.

Identification d'un mécanisme d'action

Les agrégats de protéines Tau ont la capacité d'interagir avec la membrane des cellules saines, mais, jusqu'à présent, on ne savait pas sur quelles molécules de surface elles pouvaient se lier.

Au terme de leur étude réalisée chez l'animal, les chercheurs ont montré que deux protéines essentielles à la survie des neurones étaient ciblées : la pompe sodium/potassium et les récepteurs au glutamate. De plus, ils ont démontré que cette fixation engendrait des désordres au niveau des protéines membranaires. Cette interaction pourrait entraîner des anomalies de communication entre les neurones. Ainsi, la fixation de ces agrégats de protéines Tau pourrait initier la dégénérescence des neurones.

Ces données apportent des pistes intéressantes pour la mise au point de nouvelles stratégies thérapeutiques. L'une des approches consisterait à empêcher pharmacologiquement la fixation des agrégats de protéines Tau à la surface membranaire de cellules saines pour contrer leurs effets délétères.

L'autre serait de restaurer, par des médicaments, la fonction des protéines essentielles à la survie des neurones que les chercheurs ont identifiées.

Cette étude constitue sans nul doute une avancée qui pourrait faire parler d'elle ces prochaines années.

Source : Shrivastava AN et al. Clustering of Tau Fibrils Impairs the Synaptic Composition of a3-Na+/K+-ATPase and AMPA receptors. EMBO Journal Janvier 2019.

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