01 mars 2014

Epilepsie : une efficacité démontrée de la stimulation électrique profonde dans la réduction des crises chez l’animal

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En résumé

Projet mené par Olivier David

Cette découverte a été réalisée par Olivier David, à la tête de l'équipe « Fonctions cérébrales et neuromodulation » au sein de l'institut des Neurosciences de Grenoble.

140 000 €

Le projet d'Olivier David a été sélectionné en 2008 et 2009 par le Conseil scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale.

La Fondation lui a accordé un montant total de 140 000 € pour le mener à bien.

Certaines formes d'épilepsie sont pour le moment encore incontrôlables ou incurables.

Olivier David et son équipe, avec le soutien de la Fondation pour la Recherche Médicale, étudient une nouvelle thérapie pour ces formes réfractaires, la stimulation électrique profonde.

Cette technique, qui s'est avérée efficace chez un animal modèle de la pathologie, fait actuellement l'objet d'un essai clinique chez les patients dans l'épilepsie partielle pharmaco-résistante et inopérable.

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Le projet en détails

Le problème des épilepsies réfractaires au traitement

L'épilepsie est une pathologie neurologique atteignant près de 500 000 personnes en France. De gravité variable, la maladie se manifeste sous forme de crises plus ou moins handicapantes pour le patient. L'épilepsie est liée à une anomalie dans le fonctionnement de certains neurones qui émettent une décharge électrique vers des zones cérébrales, ce qui les hyperactive. C'est la partie du cerveau en cause qui détermine la gravité de l'atteinte et les symptômes associés. Si des traitements de la maladie existent, certaines formes d'épilepsies restent réfractaires à toutes les thérapies médicamenteuses et inéligibles aux actes chirurgicaux. La recherche avance donc pour mettre au point de nouvelles modalités de prise en charge de ces formes sévères d'épilepsie.

Le principe de la stimulation cérébrale profonde

L'une des techniques actuellement explorée est la stimulation cérébrale profonde. L'idée est d'envoyer des stimulations électriques dans des zones précises du cerveau en réponse à la survenue d'une crise, ce qui permettrait de la bloquer. Concrètement, des électrodes sont implantées dans les régions du cerveau impliquées dans l'épilepsie. Elles sont reliées à un stimulateur, sorte de pile située dans le renfoncement de la clavicule. Lorsqu'elles perçoivent une anomalie dans l'activité électrique des neurones, elles émettent une stimulation électrique afin de la réguler.

Cette technique présente des avantages : en effet, malgré la nécessité dêtre implantées dans le cerveau, les électrodes sont peu invasives et leur utilisation est réversible. Cette technique est notamment utilisée dans les cas les plus graves de la maladie de Parkinson, avec des effets positifs sur les symptômes. Utiliser la stimulation cérébrale profonde comme thérapie de l'épilepsie réfractaire aux traitements est au cœur du projet mené par Olivier David et son équipe à l'Institut des neurosciences de Grenoble.

Une technique efficace chez l'animal

Les chercheurs se sont penchés sur les effets de cette technique appliquée à un modèle de rat présentant un type d'épilepsie qui se manifeste par des « absences » récurrentes (de brefs arrêts comportementaux). L'expérience comparait l'efficacité de la stimulation cérébrale profonde à la stimulation auditive, autre technique qui consiste à stimuler le cerveau pour moduler le niveau attentionnel de l'animal. En effet, il a été démontré que les patients qui ont une activité cérébrale soutenue et un niveau attentionnel plus élevé étaient moins sujets aux crises que les autres. Au terme de cette expérimentation, il s'avère que la stimulation cérébrale profonde s'est avérée plus efficace pour supprimer les crises d'épilepsie, et ce particulièrement chez les rats qui présentent des crises assez espacées dans le temps. De plus, il y avait un effet à long terme de la technique.

Les chercheurs testent aujourd'hui la stimulation cérébrale profonde chez des patients épileptiques réfractaires, sous l'égide du Pr Stéphan Chabardès au CHU de Grenoble. L'essai vise à valider l'utilité clinique et économique de la stimulation cérébrale profonde dans le traitement des épilepsies partielles résistantes au traitement et inopérables.

Source : Saillet S et al. Neural adaptation to responsive stimulation: a comparison of auditory and deep brain stimulation in a rat model of absence epilepsy. Brain Stimulation : Basic, Translational, and Clinical Research in Neuromodulation 2013 ; 6 : 241-7.

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