21 septembre 2021

Covid-19 : les cellules immunitaires mémoire générées par la vaccination neutralisent les variants du Sars-Cov-2

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En résumé

Cette avancée a été obtenue par un consortium de chercheur mené par le Pr Matthieu Mahévas (Hôpital Henri-Mondor AP-HP / Inserm / CNRS / Université Paris-Est Créteil), le Dr Pascal Chappert, le Pr Jean-Claude Weill et le Dr Claude-Agnès Reynaud au sein de l’institut Necker-Enfants Malades (Inserm/CNRS/Université de Paris) et au sein des unités de recherche du Dr Félix Rey et du Dr Pierre Bruhns de l’institut Pasteur.

169 560 €

Financement accordé en 2020 au Pr Simon Fillatreau, Responsable de l’équipe « Immunité normale et pathologique » à l’institut Necker - Enfants Malades, Paris, qui coordonne le projet MEMO-CoV-2.

Un consortium de chercheurs a montré que la vaccination génère des cellules mémoires capables de produire des anticorps performants pour neutraliser les variants actuels duSars-CoV-2.

L’efficacité de la vaccination est de plus grande efficacité chez les personnes ayant déjà été infectées antérieurement.

Ce résultat est essentiel, la question de l’efficacité de la mémoire immunitaire après vaccination étant centrale dans la gestion de la pandémie de Covid-19.

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Le projet en détails

La question des variants du Sars-Cov-2

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, de nombreux variants viraux se sont succédé,ce qui pose la question de l’efficacité des vaccins dans le temps. Leschercheurs se sont intéressé, dans le cadre de l’étude MEMO-CoV-2, à lefficacitéde la « mémoire immunitaire B » à la suite de la vaccination. L’étude a porté sur des personnes ayant contracté la Covid-19 par le passé et des personnes n’ayant jamais été infectées. Il s’agissait d’explorer la capacité des cellules immunitaires mémoires générées par la vaccination à neutraliser les variants viraux. Les équipes ont obtenu des résultats très éclairants sur ce point.

Quelles sont les caractéristiques de la « mémoire immunitaire B » ?

Avant tout,il faut revenir sur ce qu’est la « mémoire immunitaire B ». Après une première rencontre avec un pathogène, des cellules immunitaires particulières,des « cellules lymphocytaires B », persistent dans l’organisme. Ces cellules ont deux caractéristiques : d’une part, elles sont capables de désactiver lorsqu’elles sont de nouveau au contact de l’agent infectieux afin de produire des anticorps pour les détruire. D’autre part, ces cellules ont la possibilité de « maturer » au cours du temps pour devenir plus efficaces lors d'une infection ultérieure.

Cette phase de maturation consiste en des phénomènes de mutation au sein des gènes nécessaires à la production des anticorps. Cela permet de sélectionner les anticorps les plus performants face à un pathogène donné.

Deux groupes de patients vaccinés

Durant ce projet, les chercheurs ont analysé les caractéristiques de la mémoire immunitaire B au sein de deux groupes de personnes immunisées par un vaccin utilisant les « ARN messagers » : l’un était composé de patients ayant déjà contracté la pathologie par le passé et recevant une dose de vaccin, tandis quel autre n’avait jamais été infectée et suivait un schéma vaccinal de deux doses.Il s’agissait d’observer au sein de ces groupes, deux mois après la vaccination, la « qualité » de la mémoire immunitaire B, c’est-à-dire,entre autres, la capacité des cellules lymphocytaires B mémoire à maturer et à produire des anticorps capables de neutraliser les variants actuels duSars-Cov-2.

Une efficacité des cellules immunitaires mémoire contre les variants

Au terme de leur étude, les chercheurs ont montré que la vaccination permettait de générer des cellules immunitaires B capables de maturer et ainsi de sécréter des anticorps efficaces contre les variants du Sars-Cov-2 au sein des deux groupes.En revanche, ce phénomène de maturation était plus prononcé chez les personnes ayant été vaccinées après avoir contracté la maladie, engendrant des anticorps plus efficaces contre les variants.

Les chercheurs en concluent que des vaccinations répétées pourraient réduire ces différences de maturation des cellules lymphocytaires B mémoire et permettre aux personnes n’ayant jamais contracté la pathologie de faire face aux variants viraux. Un résultat qui laisse à penser que plusieurs doses de vaccin pourraient être nécessaires pour lutter dans le temps contre leSars-CoV-2 et ses variants.

Source :Sokal A et al. mRNA vaccination of naive and COVID-19-recovered individualselicits potent memory B cells that recognize SARS-CoV-2 variants. Immunity2021, doi: https:// doi.org/10.1016/j.immuni.2021.09.011.

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