01 décembre 2018

Hypertension artérielle : mise en évidence d’un gène impliqué dans certaines formes graves

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En résumé

Cette découverte a été réalisée par Maria-Christina Zennaro, à la tête de l'équipe « Gènes et pathologies associés à l'aldostérone » au Paris-Centre de recherche Cardiovasculaire de l'Inserm à l'hôpital européen Georges-Pompidou.

283 402 €

Financement accordé à Maria-Christina Zennaro en 2014 pour un projet d'équipe et qui a participé à l'obtention de ce résultat.

L’aldostérone est une hormone qui, en agissant sur le rein, induit une augmentation de la pression artérielle.

Sa surproduction est à l’origine d’une forme d’hypertension artérielle sévère et grave, souvent résistante aux traitements.

Avec l’aide de la FRM, une équipe est parvenue à isoler un gène impliqué dans le développement de ce type de maladie.

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La découverte en détails

Une forte prévalence et des conséquences importantes

Le nombre de personnes atteintes d’hypertension artérielle est très élevé en France : près d’un tiers de la population adulte serait concernée.

Bien qu’étant asymptomatique la majorité du temps, la pathologie représente un facteur de risque très important de développer des complications cardiovasculaires potentiellement mortelles comme les accidents vasculaires cérébraux.

Aujourd’hui, l’hypertension artérielle est de mieux en mieux traitée, d’abord en mettant en place des mesures hygiénodiététiques adaptées, mais aussi via des thérapies médicamenteuses. Mais certains patients restent difficiles à prendre en charge et l’hypertension résiste au traitement. C’est le cas de l’hypertension artérielle liée à la surproduction d'une hormone, l’aldostérone. Une équipe a récemment découvert un gène impliqué dans la survenue de cette forme grave de la pathologie qui représente 5 à 10 % des cas d’hypertension.

L'aldostérone : une hormone centrale dans la pression artérielle

L’aldostérone joue un rôle clé dans la régulation de la pression artérielle. C’est une hormone fabriquée par des glandes situées au-dessus des reins, les glandes surrénales.

Elle favorise une rétention de sel dans la circulation sanguine, ce qui provoque une augmentation du volume sanguin : la pression artérielle sur les parois vasculaires s’accroît alors.

Une production excessive d’aldostérone expose les patients à un risque accru d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus du myocarde. Cela explique l’intérêt des chercheurs pour cette anomalie de production d’aldostérone.

Un gène mis en cause dans la pathologie

L’équipe dirigée par Maria-Christina Zennaro a identifié chez une jeune patiente une mutation dans un gène, CLCN2, dont les effets sur les glandes surrénales étaient jusqu’alors inconnus. En collaboration avec une équipe allemande, dirigée par Thomas Jentsch à Berlin, les chercheurs sont parvenus à comprendre le mécanisme qui conduit à la surproduction d’aldostérone et à l’hypertension artérielle, en présence de cette mutation. Dans un modèle cellulaire, ils ont montré que la mutation affectait le fonctionnement d’un système de protéines qui régule la production d’aldostérone par la glande surrénale : le système protéique ici constamment actif, ce qui induit une synthèse continue de l’hormone.

Cette avancée permet d’envisager la mise au point de thérapies innovantes qui ciblent de manière spécifique l’anomalie en cause dans la pathologie. Une découverte qui constitue un pas supplémentaire vers une médecine individualisée de l’hypertension artérielle.

Source : Communiqué de presse Inserm ; Fernandes-Rosa FL et al. A gain-of-function mutation in the CLCN2 chloride channel gene causes primary aldosteronism. Nat Genet 2018 Feb 5. doi:10.1038/s41588-018-0053-8.

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