Vers la mise au point de thérapies alternativesVers la mise au point de thérapies alternatives

04 juin 2014

Maladies de la rétine : empêcher le développement de micro-vaisseaux anormaux

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En résumé

Cette recherche est menée par Pascale Dufourcq et son équipe au sein de l'Unité Inserm U1034 « Adaptation cardiovasculaire à l'ischémie » à l'Université de Bordeaux.**

140 000€

Le projet de Pascale Dufourcq a été sélectionné par la Fondation pour la Recherche Médicale en 2013, qui lui a attribué un financement de 140 000.

La rétinopathie des prématurés et la rétinopathie diabétique représentent une cause majeure de cécité, la première chez l'enfant et la deuxième chez l’adulte.

Ces deux pathologies résultent de la formation de vaisseaux sanguins anormaux ou en excès au sein de la rétine, ce qui est à l’origine de l’atteinte visuelle.

Le Pr Pascale Dufourcq souhaite développer une thérapie qui bloque les mécanismes moléculaires impliqués dans la vascularisation.

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Le projet en détails

Rétinopathie des prématurés et rétinopathie diabétique en bref

La rétinopathie des prématurés est caractérisée initialement par un retard de développement physiologique des réseaux vasculaires de la rétine des nourrissons placés en couveuse sous oxygénation. L’arrêt de l’oxygénothérapie provoque une diminution d’apport en oxygène qui perturbe la formation de nouveaux micro-vaisseaux au sein de la rétine, aboutissant à terme au développement d’une vascularisation trop importante. Cette dernière peut soit revenir à la normale, soit perdurer et avoir des retentissements néfastes sur la vue.

La rétinopathie diabétique est, comme son nom l’indique, une complication secondaire du diabète. L'excès de glucose sanguin entraîne une altération des micro-vaisseaux de la rétine, ce qui induit ici aussi une baisse de l'oxygénation et une prolifération de nouveaux vaisseaux sanguins anormaux et fragiles : leur rupture et les microhémorragies qui s’ensuivent peuvent conduire à un véritable décollement de la rétine. De plus, ils sont perméables et ont tendance à « fuir ». L’accumulation de sang et de liquides qui en résulte est à l’origine d’un œdème se répercutant par une forte baisse d’acuité visuelle.

Vers la mise au point de thérapies alternatives

Vers la mise au point de thérapies alternatives

Ces deux pathologies sont à l'origine de nombreux cas de cécité. Comme nous lavons vu, elles impliquent toutes deux le développement d’une vascularisation anormale au sein de la rétine. Les thérapies actuelles ciblent un facteur de croissance, le VEGF. Elles agissent en inhibant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.

Malheureusement, ces traitements sont pourvoyeurs de nombreux effets secondaires, car ils s’attaquent aussi bien aux vaisseaux normaux qu'anormaux. Il est donc important de comprendre les processus cellulaires et moléculaires contrôlant la formation de nouveaux vaisseaux afin de mettre au point des thérapies innovantes pour ces pathologies qui permettent de cibler spécifiquement les vaisseaux « malades ». C’est le but que se sont fixées Pascale Dufourcq et son équipe.

Cibler le développement de nouveaux vaisseaux

Les chercheurs s'intéressent plus particulièrement aux processus cellulaires et moléculaires régis par une famille de protéines : les récepteurs Frizzled. Diverses études ont démontré son implication dans le développement des vaisseaux sanguins. Ainsi, l’inhibition des protéines Frizzled pourrait empêcher l’apparition de nouveaux vaisseaux pathologiques.

Au cours de leur projet, Pascale Dufourcq et son équipe vont s’intéresser à la protéine Frizzled7 dont le rôle dans la vascularisation de la rétine a déjà été démontré. Bloquer le récepteur Frizzled7 ou ses partenaires pourrait s’avérer une stratégie thérapeutique intéressante dans ces pathologies rétiniennes : dans la rétinopathie des prématurés, cela empêcherait la formation de nouveaux vaisseaux produits en excès et pour la rétinopathie diabétique, l’inhibition du développement de vaisseaux anormaux freinerait l’évolution de la maladie.

Une validation dans un modèle animal

Pour mener leur étude, les chercheurs utiliseront un modèle de souris présentant une pathologie rétinienne caractérisée par le développement de nombreux microvaisseaux. Ils bloqueront les voies moléculaires commandées par Frizzled7 grâce à des approches génétiques et à l’utilisation anticorps bloquants spécifiquement le récepteur Frizzled7. D’autre part, des petites molécules chimiques capables de bloquer la voie de signalisation induite par Frizzled7 seront identifiées. Ils étudieront les répercussions de ces inhibitions sur le devenir de la pathologie par des techniques de biologie moléculaire et d’imagerie des vaisseaux sanguins. Il s’agira dune part de valider l’intérêt d’une telle approche dans le traitement de ces maladies et, de l’autre, de déterminer à quel moment de leur développement la thérapie serait la plus efficace. Ce travail pourrait conduire à la mise au point de traitements alternatifs plus ciblés de ces maladies de la rétine.

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