Hypertension artérielle : comprendre la génétique de la régulation de la pression artérielle


07 janvier 2016
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Projet mené par Éric Honoré
Cette découverte a été réalisée par l'équipe d'Éric Honoré à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire de Valbonne.
Le projet d'Eric Honoré a été sélectionné en 2011 par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale.
Il a alloué à son équipe un financement de 300 000€ ainsi que le label « Equipe FRM », gage d'excellence.
L'hypertension artérielle correspond à une pression trop importante exercée par le sang sur la paroi des vaisseaux.
Pour résister à l'hypertension, les plus petites artères se remodèlent et voient leur paroi s'épaissir : un phénomène qui amplifie les effets néfastes de la pathologie à long terme.
Les chercheurs ont découvert une protéine dont l'implication est centrale dans ce processus : elle pourrait constituer une cible thérapeutique intéressante à l'avenir.
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L'hypertension artérielle est une pathologie très fréquente qui atteint un tiers de la population en France. Cette maladie, si elle n'est pas prise en charge, peut avoir de nombreux retentissements sur le système cardiovasculaire et engendrer des pathologies telles que les accidents vasculaires cérébraux, l'infarctus du myocarde ou encore l'insuffisance rénale. Aussi, il est très important de comprendre comment l'hypertension artérielle se développe et devient chronique pour pouvoir améliorer sa prise en charge. Grâce au financement de la Fondation pour la Recherche Médicale, l'équipe d'Eric Honoré a découvert le rôle d'une protéine impliquée dans la maladie au sein des petits vaisseaux sanguins.
L'hypertension artérielle est le reflet d'une pression trop importante exercée par le sang dans les artères.
Le corps fait face à cette augmentation de pression via des systèmes qui visent constamment à la réguler, comme une baisse de la fréquence cardiaque ou encore une réduction du volume sanguin par élimination de sel et d'eau par les reins.
Lorsque l'hypertension devient chronique, des mécanismes plus complexes se mettent en place. Les chercheurs se sont intéressés à ceux des petites artères, les artérioles.
Les artérioles, de faible diamètre, sont particulièrement vulnérables lors de l'hypertension. Afin de contrer l'augmentation de pression, leurs parois s'épaississent via une multiplication et/ou un repositionnement des cellules musculaires qui constituent la paroi. Mais cette action a un effet délétère, car elle entraîne une diminution du diamètre des artérioles et par conséquent une augmentation de la pression artérielle. Un véritable cercle vicieux qui majore les effets de l'hypertension artérielle.
Les chercheurs sont parvenus à mettre en évidence au cours de leurs expériences une protéine au cœur de ce phénomène : Piezo1. Cette dernière est présente dans les cellules musculaires de la paroi des artérioles. Elle fonctionne comme un capteur capable de détecter les pressions mécaniques exercées par le sang sur les vaisseaux. Une fois activée, elle induit la multiplication des cellules de la paroi des artérioles.
L'équipe pense que Piezo1 pourrait être une cible thérapeutique pertinente dans la lutte contre les effets dévastateurs de l'hypertension artérielle, puisque bloquer la protéine pourrait peut-être enrayer ce cercle vicieux. Leurs résultats ouvrent donc une piste intéressante dans ce cadre.
Source : Retailleau K et al. Piezo1 in Smooth Muscle Cells Is Involved in Hypertension-Dependent Arterial Remodeling. Cell Reports 2015, 16 ; 6 : 1161-71.
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Hypertension artérielle : comprendre la génétique de la régulation de la pression artérielle
Hypertension artérielle : des traitements efficaces sur la variabilité à court terme de la pression artérielle
Maladies cardiovasculaires
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