Ce modèle semblait donc particulièrement pertinent pour étudier le rôle du patrimoine génétique dans les différences de réaction individuelle face à l’infection grippale. Pour ce faire, l’équipe a commencé par établir une collection de prélèvements sanguins de 100 individus d’origine africaine et de 100 individus d’origine européenne.
Pour chaque échantillon, les monocytes (des globules blancs au rôle central dans la réponse immunitaire antivirale) ont été extraits et mis en culture, puis infectés ou non avec le virus de la grippe.
Le Pr Quintana-Murci explique : « Maintenant, grâce à la FRM, nous allons mesurer la réponse des monocytes à l’infection virale par une technique de pointe : le séquençage sur cellule unique. Il s’agit d’abord d’isoler les cellules les unes des autres, puis de répertorier, cellule par cellule, tous les gènes exprimés, avec ou sans infection virale. »
Grâce à cette technique très sensible, les scientifiques espèrent repérer les gènes activés différentiellement chez les individus d’origine différente et qui interviennent dans la prolifération du virus. Il restera ensuite à identifier leur fonction. Les voies biologiques associées à la résistance à l’infection pourraient mener l’équipe vers de nouvelles cibles potentielles pour lutter contre le virus.