Covid long, quels risques neurologiques et psychiatriques associés à la perte de l’odorat au long cours ?

28 janvier 2022

Covid long : quels risques neurologiques et psychiatriques associés à la perte de l’odorat au long cours ?

En résumé

Ce projet est mené par Pierre-Marie Lledo et son équipe « Perception et mémoire » à l'Institut Pasteur à Paris. Les chercheuses collaboratrices de ce projet sont Charlotte Hautefort, Pôle « Neurosensoriel tête et cou », Service d'explorations fonctionnelles ORL, Hôpital Lariboisière à Paris et Anne-Cécile Petit, Centre Référent Maladies Rares à expression psychiatrique, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.

170 000€

170 000 euros sur 2 ans accordés à Pierre-Marie Lledo dans le cadre de l'appel à projets conjoint ANRS-FRM explorant les mécanismes en jeu dans le Covid long.

La Covid-19 peut parfois s'accompagner dune perte d'odorat à long terme qui pourraient être à l'origine de troubles neurologiques ou psychiatriques.

Les chercheurs souhaitent suivre, à l'aide de différents tests, l'évolution des symptômes de patients souffrant de ce syndrome.

Leur étude améliorera la compréhension des processus neurologiques et psychiatriques liés à cette perte de l'odorat, ce qui pourrait permettre de mieux évaluer leurs risques et retentissements.

Je donne pour la recherche

Le projet en détails

La perte soudaine de l'odorat est un symptôme courant associé à la Covid-19. Cependant, environ 1 individu sur 5 souffre encore de troubles olfactifs plusieurs mois après l'infection, parfois associés à un état dépressif et à des plaintes cognitives. L'équipe menée par le Pr Pierre-Marie Lledo a montré que le virus Sars-CoV-2, ou l'inflammation qu'il induit, pouvait persister chez les patients plusieurs mois après l'épisode initial d'infection. De plus, un suivi de 120 patients pendant 3 mois a rapporté une diminution des performances cognitives persistant dans 15 % des cas. Grâce à l'imagerie, les chercheurs ont corrélé cette dysfonction cognitive avec une diminution du métabolisme de certaines régions cérébrales, notamment des régions olfactives.

L'équipe se propose donc de suivre pendant un an l'évolution des capacités olfactives de 30 patients souffrant de troubles persistants de l'odorat après un épisode de Covid-19. L'objectif est de comprendre si l'origine de ces troubles est périphérique (persistance virale ou inflammation chronique de la cavité nasale et de la muqueuse olfactive) ou centrale (altérations siégeant dans le centre de l'olfaction dans le cerveau).

Pour cela, les chercheurs vont d'écrire précisément l'évolution des symptômes cognitifs et olfactifs. Ils réaliseront différents tests chez les patients au cours de visites organisées à 12 et 24 mois après l'infection initiale par le Sars-CoV-2. Ils étudieront également des échantillons de tissu olfactif prélevés par écouvillon pour rechercher la présence du virus et évaluer les dommages présents, ainsi que des échantillons sanguins pour rechercher des marqueurs de l'inflammation. Ils mèneront enfin des examens d'imagerie.

Les résultats obtenus constitueront une base pour mieux évaluer les risques neurologiques et psychiatriques associés à la forme chronique des troubles de l'odorat dans la Covid-19.

La FRM poursuit sa mobilisation contre le SARS-CoV-2, avec un nouvel engagement sur le Covid long.

L'épidémie de Covid-19 peut entraîner des conséquences à moyen et long termes chez les patients ayant été atteints par le SARS-CoV-2. Elles peuvent être cliniques (on parle de « Covid long »), sociales ou économiques. Dans le cadre d'un appel à projets, la FRM vient de sélectionner 4 projets innovants. Dès le mois de mars 2022, elle attribuera 1 million d'euros supplémentaires à de nouvelles équipes de recherche.