02 mai 2016

Asthme : premiers résultats d'une thérapie prometteuse

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En résumé

Projet mené par Séverine Navarro

Cette découverte a été réalisée par Séverine Navarro, en thèse dans l'équipe « Immunité mucosale et inflammation » co-dirigée par Valérie Julia et Nicolas Glaichenhaus à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire de Valbonne.

31 200 €

Cette somme a été accordée à Séverine Navarro par la Fondation pour la Recherche Médicale pour la réalisation de sa thèse, ce qui a contribué à l'obtention de ce résultat.

Les traitements de l'asthme allergique ne sont pas toujours efficaces, ce qui oblige les chercheurs à développer de nouvelles modalités de prise en charge.

Une équipe a développé une méthode qui a permis d'atténuer la réaction allergique asthmatique chez des modèles animaux.

Si ces résultats se confirment, elle pourrait représenter une thérapie d'avenir de la maladie.

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En détails

La crise d'asthme

L'asthme est une maladie chronique caractérisée par des difficultés respiratoires. Lors de cette pathologie, les cellules de la paroi bronchique deviennent sensibles à un allergène de l'environnement. Il s'ensuit une réaction inflammatoire importante déclenchée par le système immunitaire. Cette inflammation est à l'origine notamment de la contraction des parois bronchiques, et donc du mauvais passage de l'air vers les poumons. C'est cette obstruction qui conduit à la crise d'asthme.

Des thérapies avec des limites

Si un traitement à base de corticostéroïdes (des molécules anti-inflammatoires) permet le contrôle des symptômes chez la majorité des patients asthmatiques, cette thérapie est inefficace chez 10 % d'entre eux. Une autre stratégie thérapeutique consiste à désensibiliser les patients allergiques en leur administrant des doses croissantes de l'allergène par voie sous-cutanée ou sublinguale. Peu à peu, le système immunitaire s'adapte à l'allergène et apprend à le tolérer sans déclencher la réaction inflammatoire. Malheureusement, cette thérapie n'est efficace que dans le cas de certaines allergies. De plus, certains patients peuvent développer une crise d'asthme avec une très faible dose d'allergène, ce qui empêche de mener à bien le protocole de désensibilisation. Aussi, les chercheurs souhaitent contourner ces écueils et trouver de nouvelles thérapies de l'asthme pour améliorer la qualité de vie des patients.

Des cellules immunitaires particulières

Leur stratégie de cette équipe de Valbonne est basée sur l'utilisation de cellules immunitaires particulières : les lymphocytes T dits « régulateurs ». Ces cellules ont la capacité de réguler la réaction immunitaire par la fabrication de molécules qui stoppent la réaction inflammatoire envers un allergène donné. L'idée des chercheurs est de stimuler la production de ces lymphocytes T régulateurs afin qu'ils puissent réguler la réaction inflammatoire en cas de contact avec un allergène.

Une thérapie prometteuse

Cette stratégie a montré des résultats intéressants chez un modèle de rongeur atteint d'asthme allergique. Tout d'abord, les animaux ont été rendus tolérants à une molécule, ce qui a eu pour conséquence de stimuler la production des lymphocytes T régulateurs. Les rongeurs ont ensuite été mis en présence simultanément de la molécule et de l'allergène à l'origine de leur asthme. Les chercheurs ont alors observé que cette production accrue de lymphocytes T régulateurs réduisait fortement la réponse allergique, contrairement aux rongeurs soumis à l'allergène seul.

Leur méthode pourrait ainsi constituer une approche thérapeutique sûre et prometteuse de l'asthme allergique.

Source : Navarro S et al. Bystander immunotherapy as a strategy to control allergen-driven airway inflammation. Mucosal Immunol 2015 ; 8 : 841-51.

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