Le risque des inondations
Si les canicules retiennent l’attention, la France connaît d’autres événements majeurs.
Lors d’une inondation, il y a bien sûr les décès directs liés à des comportements à risques. Mais d’autres menaces pèsent sur les organismes : « En France, le risque principal, c’est le débordement des égouts et des stations d’épuration, qui peut conduire à une contamination du réseau d’eau ou de zones d’aquaculture et d’agriculture, explique Roger Frutos, directeur de recherche au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, sous nos latitudes, les inondations ne favorisent pas le développement des moustiques et donc le risque de maladies vectorielles. »
En revanche, ce qui a pu être observé par le passé, c’est le développement d’affections respiratoires, notamment chez les plus fragiles, comme les enfants et les personnes ayant une prédisposition à développer des maladies respiratoires.
En effet, l’humidité résiduelle qui perdure dans les bâtiments favorise le développement de moisissures et donc de certaines formes d’allergies respiratoires ou d’aspergillose.
Les incendies et les pathologies chroniques
Notre santé respiratoire peut aussi être affectée par des incendies majeurs. En 2022, la France a été marquée par des feux « hors normes » par leur intensité, leur durée et le nombre de régions touchées. Plus de 66 000 hectares ont été ravagés des Landes à la Bretagne en passant par le Jura.
Les effets sur la qualité de l’air sont importants, avec des conséquences sur la santé : la fumée irrite les bronches et exacerbe des maladies comme l’asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (ou BPCO). Des études récentes menées aux États-Unis après les incendies massifs de Californie montrent également que la fumée peut entraîner une exacerbation des pathologies cardiovasculaires, à l’instar de la pollution atmosphérique. Ces effets peuvent se faire ressentir jusqu’à des centaines de kilomètres.
En collaboration avec l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et la plateforme nationale de prévision de la qualité de l’air Prev’air, des chercheurs du CNRS ont mis au point des modèles permettant de prévoir la dispersion des nuages de fumée et donc mieux anticiper les risques.