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02 octobre 2015

Cancer de l'ovaire : l’oestradiol limiterait la progression métastasique dans les cancers des cellules de la granulosa

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En résumé

Cette découverte a été réalisée par Céline Guigon, chercheur Inserm, dans l'équipe « Physiologie de l'axe gonadotrope » de l'unité de « Biologie fonctionnelle et adaptative » à l'Université Paris-Diderot.

110 400 €

Financement attribué au projet de Céline Guigon, sélectionné par la FRM en 2010.

Les cancers de l'ovaire dits « des cellules de la granulosa » sont des formes tumorales au pronostic sombre.

Des chercheurs ont mis en évidence qu'une hormone, l'œstradiol, pourrait freiner l'invasion des tissus sains par les cellules cancéreuses.

Une piste intéressante qui apporte un espoir dans la recherche de traitement contre cette pathologie.

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La découverte en détails

Le cancer de l'ovaire

Huitième cause de cancer féminin avec 4 615 nouveaux cas en 2012, le cancer de l'ovaire reste l'un des plus meurtriers puisqu'il est au quatrième rang des causes de décès par cancer chez la femme. Son diagnostic étant souvent tardif, trois-quarts des cancers sont décelés à un stade avancé ce qui rend son pronostic plutôt sombre. Il existe plusieurs types de tumeurs de l'ovaire selon les tissus touchés.

Le groupe de Céline Guigon étudie les tumeurs dites « des cellules de la granulosa », qui représentent environ 5 % de toutes les tumeurs ovariennes chez la femme. Malgré le traitement chirurgical, ces cancers sont caractérisés par un fort risque de récidive. De plus, les thérapies habituellement utilisées pour soigner cette pathologie en plus de la chirurgie (radiothérapie et chimiothérapie) ont une efficacité limitée et ont des effets secondaires importants, d'où la nécessité de développer de nouveaux traitements ciblés.

Les travaux de ce groupe ont mis en évidence l'action protectrice d'une hormone, l'œstradiol, dans les cancers ovariens des cellules de la granulosa. Une découverte qui pourrait permettre de développer une nouvelle stratégie thérapeutique pour ces cancers.

Le rôle de l'œstradiol

L'œstradiol est une hormone naturellement fabriquée par les ovaires qui a un rôle prédominant lors de la puberté au cours de l'apparition des caractères sexuels secondaires (ex : seins) et dans la régulation du cycle menstruel.

On retrouve, chez 70 % des patientes atteintes d'un cancer ovarien des cellules de la granulosa, un taux anormalement élevé d'œstradiol : une observation qui a conduit ce groupe à explorer son rôle dans le développement tumoral.

Une action inhibitrice sur la migration des cellules tumorales

Les chercheurs ont ainsi étudié l'effet de l'œstradiol sur des cellules de la granulosa provenant de tumeurs et de métastases humaines mises en culture. Le groupe a analysé la croissance des cellules et leur capacité à migrer et à envahir des tissus sains en présence d'œstradiol. De manière intéressante, ils ont montré que l'œstradiol diminue la migration des cellules, mais n'agit pas sur leur croissance.

Mise en évidence d'une cible thérapeutique possible

L'équipe, et en particulier une jeune chercheuse doctorante, Charlotte François, a ensuite réalisé des analyses de biologie moléculaire afin de comprendre comment l'œstradiol exerçait son action sur les cellules tumorales. Elle a découvert que l'hormone se fixe sur une protéine réceptrice exprimée par les cellules, appelée GPER. Un fait très intéressant, puisque près de 90 % des tumeurs ovariennes des cellules de la granulosa expriment cette protéine. Des études in vivo sont actuellement en cours pour confirmer ces informations obtenues sur des modèles cellulaires.

Cette piste novatrice laisse envisager l'utilisation d'un traitement hormonal visant à activer le récepteur GPER chez les patientes afin d'empêcher la progression des métastases, et éviter ainsi les rechutes.

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