L’identification des gènes mutés dans les familles à début précoce ou des gènes de susceptibilité ouvre une porte vers les mécanismes en cause. Ces mécanismes constituent ensuite autant de cibles thérapeutiques potentielles.
Les contraintes d’analyse du génome sur de grandes populations de patients avec des techniques à haut débit et des outils de traitements très puissants ont poussé les chercheurs à se regrouper au sein de grands consortiums internationaux pour accélérer le processus. En 2010 a été créé le programme IGAP (International Genomics Alzheimer Project), qui regroupe les 4 plus grands consortiums au monde.
À ce jour, environ 80 gènes de susceptibilité ont été identifiés par ce programme. Ce consortium continue ses explorations aujourd’hui : pour exemple, en 2019, 5 variants génétiques associés à la maladie ont été identifiés 2. En 2022, la poursuite de ces travaux, coordonnées par Jean-Charles Lambert, directeur de recherche Inserm à l’Institut Pasteur de Lille, a mené à l’identification de 75 régions du génome associées à la maladie d’Alzheimer, dont 42 n’avaient encore jamais été reliées à la pathologie 3.
Ces avancées ont permis de confirmer les processus pathologiques impliqués dans la maladie et d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche afin de découvrir de nouveaux mécanismes à l’œuvre. Les résultats ont, en outre, confirmé l’opportunité de cibler la protéine précurseur de l’amyloïde, mais aussi d’autres voies impliquées dans la régulation de l’inflammation. De plus, en s’appuyant sur ces résultats, le consortium a élaboré un score de risque génétique : cet outil vise à évaluer si des personnes souffrant de troubles cognitifs sont susceptibles d’évoluer vers une maladie d’Alzheimer. Ce score pourrait être utilisé lors d’essais cliniques pour mieux connaître le profil de risque des participants et mieux évaluer leur réponse aux interventions testées.