Chef d’entreprise à la retraite, Commandeur de la Légion d'honneur, Commandeur dans l'Ordre national du Mérite, vice-président de la Société des Membres de la Légion d'honneur du Bas-Rhin, coordinateur régional et parrain de la Fondation Un Avenir Ensemble, … mais aussi marathonien, coach sportif…Avec générosité, modestie et humour Bernard Roth a répondu à nos questions. Exemple marquant d’un engagement tourné vers les autres.
Il est vrai que mon engagement auprès d’associations et d’institutions est multiple. Mais lorsqu’en 2014, Jean Serrats, président du Comité Alsace de la FRM, m’a demandé de le rejoindre pour œuvrer à ses côtés, je n’ai pas hésité. Il s’agissait de renforcer la notoriété de la Fondation dans notre région, de contribuer à son développement et rechercher de nouvelles ressources. On ne peut refuser de s’investir dans une organisation dont l’objet est éminemment utile et prestigieux : soutenir toutes les recherches capables d’améliorer la lutte contre les maladies, une magnifique ambition qui nous concerne tous, bien sûr !
Quand on a les moyens financiers qui le permettent, il est normal selon moi de partager avec les autres. Chacun peut contribuer à la mesure de ses moyens et chaque don est utile. Il faut être conscient que sans le financement caritatif – et la FRM en représente une part importante –, des pans entiers de la recherche médicale française ne pourraient pas voir le jour. Mais pour agir, la FRM a un besoin crucial des dons, des legs, du mécénat, puisqu’elle ne vit que grâce à la générosité de ses donateurs. C’est bien cette générosité qui fait sa force. J’ai un petit slogan personnel et …« temporel », que j’aime à « conjuguer » pour que personne n’hésite à donner : avec des « si » on vit au conditionnel, avec des « mais » on vit dans l'imparfait, avec des « oui, je donne », on répond présent…
Le bénévolat est au premier plan dans ma vie. Faire un don monétaire est bien entendu indispensable, mais je souhaite aller au-delà en m’investissant personnellement. J’ai été privilégié par la vie, que ce soit du côté familial, de la santé ou dans mon travail en tant que chef d’entreprise. Aussi je me dois de partager, notamment avec ceux qui n’ont pas cette chance. La solidarité est une valeur fondamentale dans un monde très égoïste. Elle permet de s’enrichir soi-même en se donnant aux autres, elle fait grandir en même temps que l’on aide les autres à grandir. À 30 ans, un de mes premiers engagements fut le don du sang ; la limite d’âge m’a rattrapé, après 168 dons. À 50 ans, j’ai débuté à SOS Amitié comme écoutant anonyme (de nuit) ; j’ai poursuivi cette écoute pendant quelques années. Il s’agit d’une démarche humaniste, il faut se souvenir que nous appartenons tous à une seule et même communauté.
En effet, je me suis mis au sport assez tard, vers 50 ans, et je l’ai fait assez déraisonnablement, il faut l’avouer. Une quinzaine de marathons, le Marathon des Sables, une ascension à 7 000 mètres, la fameuse course « la Diagonale des fous », à la Réunion, la 333 (km !) dans le désert en une étape, … autant d’occasions de me surpasser. Quand j’évoque ce que d’autres appellent « exploits », ce n’est pas pour me mettre en valeur, mais bien pour convaincre que si j’en ai été capable les autres le sont aussi. Cela rejoint mon engagement de bénévole, car je crois absolument en la valeur motivante de l’exemplarité. C’est ainsi que je fais passer mon message auprès des jeunes que j’épaule : toujours placer la barre plus haut que ce que l’on se croit capable de réaliser, afin de devenir champion de sa propre vie ! Par ailleurs, il est important que l'esprit et le corps soient sollicités en permanence, c’est l’assurance de bien vieillir. Comme Léonard de Vinci l’a dit, « Comme une journée bien remplie procure un heureux sommeil, une vie bien employée apporte une mort heureuse ».